Ce matin, je
cherchais des citations pour les présenter à mes élèves. Celle-ci m’a particulièrement
interpellée :
"Qui craint
de souffrir, souffre déjà de ce qu'il craint."
Montaigne
J’ai beau être
une fonceuse dans la vie, il n’y a rien qui ne m’effraie plus que de « tomber
en amour ». Ce n’est pas pour rien qu’on dit « tomber en amour »… Même que moi, j’dirais « s’pitcher en amour » parce
que c’est carrément comme se pitcher
en bas d’une falaise en espérant qu’il y ait quelqu’un pour nous rattraper.
Moi, l’Amoureuse
de l’Amour (avec des grands A), j’ai changé de camp. Difficile à croire n’est-ce
pas? J’ai apprivoisé cette solitude et j’ai décidé de faire équipe avec
moi-même. Mais non, c’est surtout parce que j’ai la trouille. Je fais partie de « celles qui flippent
de s'engager parce qu'elles sont trop émotives, pour elles c'est trop risqué de
s'accrocher à la locomotive » que décrit Grand Corps Malade dans sa chanson Les voyages en train.
Parfois, j’aimerais, au
contraire, être de ces gens qui tombent facilement en amour. J’envie cette
facilité à aimer (lorsqu’il ne s’agit pas de simple dépendance affective,
précisons-le). J’aimerais tant retrouver
cette innocence perdue, cette foi en l’amour éternel. Pourtant, je sais bien
que cet amour existe, car je le vois autour de moi. Cependant, j’ai l’impression
de ne pas y avoir droit. Ce n’est pas que je ne crois pas le mériter, j’ai
juste le sentiment qu’il est possible qu’il n’existe aucun homme avec qui je
pourrais réellement être heureuse. Ah pis… Oubliez donc ça! Ça c’est ce que je
me dis pour essayer de me convaincre de ne plus JAMAIS me laisser aller en
amour. Je me dis que je ne suis pas faite pour la vie à deux pis bla bla bla…
Franchement! Se déclarer vaincue à 26 ans, faut le faire!
En réalité, j’ai
seulement eu très mal et je ne veux plus que ça arrive parce que si ça arrivait
à nouveau, je ne sais pas comment je passerais à travers. J’ai travaillé si
fort sur moi-même pour retrouver, ou plutôt pour trouver cet équilibre
émotionnel qui facilite tellement ma vie. J’ai peur de gâcher ce beau travail
en laissant le droit à quelqu’un de me voir à l’état pur, dans toute ma
vulnérabilité de fille amoureuse, et d’accéder à mon cœur que j’ai si bien
barricadé.
Mais il y a un
temps pour chaque chose. Il y a un temps pour pleurer, un temps pour se
rebeller, un temps pour se redécouvrir, un temps pour la solitude et un temps
pour l’amour.
Parce que l’amour, c’est beau. L’amour, c’est
ce qui fait l’humanité. Une vie sans amour, ça ne vaut pas grand-chose. Mais l’amour
peut prendre plusieurs formes et en attendant
de trouver mon « geek-sexy-tatoué-grand-costaud-drôle-intelligent-cultivé-portant-des-grosses-lunettes-noires-faisant-l’amour-comme-un-dieu-grecque »
ou de rencontrer Christian Grey en personne, je vais aimer du mieux que je peux
tous ces gens autour de moi qui font de ma vie ce qu’elle est. Et un jour, je découvrirai
que non seulement il y a une vie après l’amour, mais il y aussi l’amour après l’amour…